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le handicap du mal-entendre

 

LES ALTERATIONS AUDITIVES

 

On classe cliniquement l’altération auditive en deux catégories principales : perte de transmission et perte neurosensorielle. Les deux types d’altérations auditives peuvent être congénitales ou acquises. La perte congénitale est identifiée typiquement à la naissance grâce au dépistage précoce systématique ou grâce à l’histoire familiale. Son origine peut être ou non génétique. L’altération auditive acquise est souvent en relation avec des facteurs environnementaux. L’exposition au bruit, les médicaments et la presbyacousie sont les causes principales de la perte auditive neurosensorielle.

 

Premièrement, dans la perte auditive induite par le bruit, il peut se produire une perte temporaire qui peut se résoudre favorablement en 24 heures ou évoluer vers une perte auditive permanente si l’exposition aux bruits forts est répétée. Une perte auditive liée au bruit est souvent accompagnée d’acouphènes de fréquence aiguë.

 

Les médicaments tels que certaines familles d'antibiotiques, les agents de chimiothérapie à base de platine, peuvent poser problème. Certains anti-inflammatoires dits non-stéroïdiens provoquent une perte neurosensorielle associée à des acouphènes, qui parfois disparaissent après arrêt du traitement. Une surveillance stricte de l’audition du patient et une adaptation de la posologie du médicament peuvent en réduire le risque.

 

Certaines maladies (dites auto-immmunes) peuvent être à l’origine d’une perte auditive. Le diabète, l’hypothyroïdie, l’insuffisance rénale et l’hyperlipidémie (taux élevé de graisse dans le sang) peuvent également conduire à la perte auditive dans des cas extrêmes. Les maladies auto-immunes de l’oreille interne se caractérisent par une perte auditive neurosensorielle bilatérale progressive. La vitesse d’évolution de la perte auditive peut être rapide (des semaines) ou plus lente (des années).

 

 

La perte auditive de transmission peut être due à tout événement qui empêche la conduction du son du pavillon de l’oreille à la cochlée. Par exemple, l’accumulation de cérumen ou la présence d’un corps étranger dans le conduit auditif externe est une cause fréquente de l’obstruction du conduit auditif. De plus, les malformations congénitales du conduit auditif externe peuvent engendrer une perte auditive de transmission de plus de 30 dB. Cependant, la cause la plus fréquente de la perte auditive de transmission est surtout l’accumulation de liquide dans l’oreille moyenne. La présence de ce liquide résulte en général d’un dysfonctionnement de la trompe d’Eustache, voie de ventilation entre l’oreille moyenne et la gorge. Si ce fluide vient à s’infecter, comme c’est souvent le cas chez les enfants, alors cela se transforme en une otite de l’oreille moyenne. Le liquide dans l’oreille moyenne limite la vibration du tympan, et réduit l’efficacité de la conduction du son. D’autres pertes de transmission du même type peuvent être dues à une perforation, un épaississement des couches fibreuses du tympan, ou une perte des couches fibreuses du tympan. La perte de transmission peut résulter d’une rupture dans la transmission du son dans d’autres parties de l’oreille moyenne ou même de l’oreille interne. Par exemple, les affections chroniques de l’oreille moyenne peuvent interrompre de façon permanente le fonctionnement de la chaîne des osselets. Une excroissance osseuse dans la région de l’étrier, appelée « otosclérose » réduit la mobilité de l’étrier. Enfin, s’il existe une fistule de l’oreille interne qui n’est pas colmatée alors certains sons seront détournés de la cochlée, créant une perte auditive de transmission. En général, il existe un traitement médical de la perte de transmission qui permet de retrouver une perception quasi normale après correction. L’exception à cette règle est la privation sensorielle prolongée dans l’enfance, conséquence d’une perte de transmission, qui peut engendrer un trouble de développement du langage et une altération du traitement central de l’information sonore, notamment temporel et de la parole. Cependant, il y a des preuves qu’une rééducation précoce et adéquate peuvent corriger ces problèmes.

 

 

L’origine principale de la perte cochléaire est une détérioration des cellules ciliées externes. Une altération des cellules ciliées externes a un impact fondamental dans la perception du son. La conséquence la plus flagrante d’une altération des cellules ciliées externes est une perte de sensibilité (incapacité à entendre les sons faibles). La plupart des sujets déficients-cochléaires de cette catégorie présentent des seuils d’audition élevés dans les hautes fréquences car il est prouvé que la perception des hautes fréquences requiert d’avantage d’amplification non-linéaire que dans les basses fréquences.

 

 

Fonctionnellement, la perte neurale diffère de la perte cochléaire en ce qu’elle produit des déficits significatifs du traitement de l’information temporelle qui à leur tour conduisent à des difficultés significatives de perception de la parole, ne pouvant pas être attribuées au degré d’audibilité. En moyenne, les sujets ayant une neuropathie ont besoin d’une amplitude de la modulation d’à-peu-près 30% pour atteindre le seuil de détection et leurs fonctions de transfert ont une caractéristique de filtre passe bande. En comparaison, les sujets normaux n’ont besoin que de 10% de modulation pour détecter la modulation et leurs fonctions de transfert ont une caractéristique de filtre passe-bas avec une fréquence de coupure significativement plus élevée. Par contre, l’atteinte neurale détériore de façon significative la perception liée au temps comme la capacité de discrimination des basses fréquences, l’intégration temporelle, la détection des modulations temporelles, les effets de masquages, la détection du signal dans le bruit, la localisation du son reposant sur les différences de temps inter-auriculaires. Ces conséquences dans la perception des sons sont à l’opposé de ce que l’on observe chez les sujets déficients cochléaires qui ont une perception altérée de l’intensité mais un traitement temporel relativement normal.

 

Le système auditif utilise des boucles de rétrocontrôle (feedback, qui s'auto-adapte) afin de réguler le flux et le traitement de l’information sonore. Un rétrocontrôle déficient peut également détériorer le traitement auditif.

Deux reflexes, le reflexe du muscle de l’étrier (stapédien) et le reflexe olivo-cochléaire efférent se produisent à des intensités et à des fréquences différentes:

Le premier est généré par des sons forts ( >100 dB) et il atténue le son de 20-30 dB à l’entrée de la cochlée, dans des fréquences basses à moyennes (en dessous de 1 kHz).

Le second peut être activé par des sons faibles et il atténue la transmission mécanique jusqu’à 30dB sur les hautes et moyennes fréquences (2-10 kHz).

Une atteinte de ces reflexes peut engendrer une détérioration significative de l’audition:

Le réflexe déficient du muscle de l’étrier réduit la plage de fonctionnement du système auditif de 15 -20 dB aux niveaux élevés.

L’activation du réflexe efférent améliore la sélectivité fréquentielle, alors ques'il se révèle déficient, il réduit la sélectivité de la fréquence, gênant la performance auditive dans le bruit L’effet d’ensemble du réflexe est relativement faible mais il peut contribuer aux changements observés dans la sélectivité fréquentielle due à une perte cochléaire et une perte neurale. Il existe également des circuits multiples de rétro-actions provenant du cortex jusqu’au tronc cérébral auditif mais leur participation à la perception n’a pas été clairement établie.

 

 

A quelques exceptions près, une altération auditive liée à un déficit central n’a pas de physiopathologie clairement définie et est généralement associée à, ou est même tenu responsable parfois de symptômes tels que l’atteinte du traitement auditif central, l’altération du langage, des troubles d’apprentissage, l’autisme et des déficits de l’attention.

L’altération auditive n’est pas caractérisée par un manque d’audibilité comme c’est le cas dans la perte auditive neurosensorielle traditionnelle mais est liée à l’incapacité de traiter rapidement des variations d’informations temporelles telles que la détection de sons brefs en présence de sons perturbants.

 

 

 

Les solutions possibles aux troubles de l'audition

 

L’altération auditive peut provenir de déficits génétiques ou d’agressions environnementales et affecter une ou plusieurs parties du processus normal depuis l’oreille externe jusqu’au cerveau. L’altération auditive a traditionnellement été catégorisée en perte d’audition de transmission et en perte neurosensorielle. Cependant des avancées récentes de la génétique ont permis de différencier au moins cinq types différents d’altérations auditives selon l’emplacement de la lésion et leurs conséquences sur la perception:

 

1. Perte de transmission (seuils élevés)

On peut traiter une perte de transmission par la chirurgie ou par les appareils auditifs à conduction osseuse.

 

2. Perte cochléaire (anomalie de sonie et de hauteur)

Une perte cochléaire provenant d’une altération des cellules ciliées externes, peut être traitée par des appareils auditifs mais la perte cochléaire avec altération des cellules ciliées internes peut nécessiter une implantation cochléaire.

 

3. Perte neurale (altération du traitement temporal)

La perte neurale ne peut pas être traitée efficacement par des appareils auditifs mais on peut la compenser partiellement par des implants cochléaires. La perte neurale ne peut pas être traitée efficacement par des appareils auditifs mais on peut la compenser partiellement par des implants cochléaires.

 

4. Perte du rétrocontrôle (déficits attentionnels et de démasquage)

La perte de rétrocontrôle donne naissance à des modifications subtiles de perception, qui ne demandent pas d’intervention agressive.

 

5. Perte centrale (déficits complexes dont celui du traitement temporel).

La perte centrale peut être permanente ou temporaire comme les changements liés à la plasticité que l’on peut améliorer par l’entraînement et l’apprentissage. L’altération auditive peut produire également d’autres symptômes tels que les acouphènes et les vertiges pour lesquels aucun traitement n’est complètement efficace à l’heure actuelle.

 

 

 

 

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